Jean-Noël Barrot était ce matin sur France Info pour marquer le début des largages d’aide humanitaire sur Gaza par la France. Quatre vols sont prévus au départ de la Jordanie. "La situation est absolument intolérable", pour le chef de la diplomatie française qui n’a pas hésité à reprendre les chiffres publiés jeudi par l’Organisation mondiale de la santé. 5 000 enfants de moins de 5 ans ont été admis entre le 1er et le 15 juillet pour malnutrition aiguë et 63 enfants sont morts de famine.
Après 20 mois de soutien à Israël, la diplomatie française se fait de plus en plus critique. "Il faut inonder la bande de Gaza d'eau, de nourriture, de médicaments", a répété ce matin Jean-Noël Barrot tout en demandant à Israël d’ouvrir toutes les voies d’accès à Gaza, terrestre, maritime, et aérienne. Il faut débloquer l’aide humanitaire qui attend depuis des mois à la frontière égyptienne dont 52 tonnes d’aide envoyées par la France.
Des largages très critiqués par les ONG
La Belgique va participer à ces opérations coordonnées par la Jordanie, faute d’avoir reçu l’autorisation d’Israël d’utiliser ses propres avions militaires. Le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a tout de même tenu à souligner que la meilleure façon d’acheminer l'aide humanitaire restait la voie terrestre. "Nous ne pouvons désormais cacher notre scepticisme sur cette option aérienne au vu des risques sécuritaires (risque de provoquer des émeutes ou que les colis largués s'écrasent sur des enfants…) depuis qu'Israël a forcé le déplacement des populations vers des zones limitées. La voie aérienne ne saurait donc être un paravent à l'urgence de favoriser l'accès terrestre qui reste la priorité absolue pour que l'aide belge parvienne à Gaza".

Les ONG internationales émettent également des doutes sur l’efficacité de ce dispositif. Selon elles, il est dangereux car il peut blesser, écraser des personnes au sol même si des parachutes sont censés ralentir la descente des colis et il n’est pas efficace car personne n’est au sol pour organiser les distributions et parce que la nourriture n’atteint probablement pas les gens les plus affamés qui n’ont plus la force de se déplacer.