L’armée israélienne a confirmé avoir mené des frappes contre des infrastructures énergétiques utilisées par les Houthis dans la région de Sanaa, au Yémen.
L’opération, revendiquée par la marine israélienne, a visé une centrale électrique de grande importance stratégique, marquant une étape nouvelle dans l’extension du conflit.
Une frappe à portée régionale
Selon un communiqué de l’armée israélienne, l’attaque a ciblé la centrale de Haziz, à proximité de la capitale yéménite. Les autorités israéliennes affirment que ce site, officiellement civil, “était détourné à des fins militaires par les Houthis pour leurs opérations de lancement de drones et de missiles dirigés contre Israël”.
La marine israélienne a mené l’opération à l’aide de navires lance-missiles opérant à près de 2 000 kilomètres des côtes israéliennes. Il s’agit seulement de la deuxième fois que l’armée israélienne recourt à sa flotte pour frapper en territoire yéménite, après une première démonstration de force en juillet.
Coupures d’électricité
Des explosions ont secoué plusieurs quartiers de Sanaa, entraînant des coupures d’électricité dans la capitale. Le ministère de l’Énergie contrôlé par les Houthis, relayé par la chaîne Al Masirah, a confirmé des dégâts significatifs sur le réseau électrique et dénoncé “une attaque contre les infrastructures vitales de la population civile”.
Des habitants ont rapporté des pannes prolongées et des difficultés d’approvisionnement, accentuant la précarité dans une ville déjà fragilisée par des années de guerre civile et de blocus.
Pour Israël, cette frappe constitue une réponse directe aux attaques de drones et de missiles menées par les Houthis contre lui au cours des dernières semaines.
“Nous frapperons toute installation, où qu’elle se trouve, utilisée pour menacer Israël”, a déclaré un porte-parole de l’armée israélienne, insistant sur le caractère défensif de l’opération.
Un précédent stratégique majeur
Depuis octobre 2023, Israël a multiplié ses frappes contre des cibles houthis, mais cette attaque revêt une importance particulière : elle s’inscrit dans une logique d’extension du champ de bataille bien au-delà de la zone israélo-palestinienne, avec une projection navale inédite.
Il s’agit de la 14ᵉ frappe israélienne revendiquée contre des intérêts houthis, mais seulement la deuxième menée par la marine, ce qui illustre une évolution stratégique et une volonté d’affirmer une capacité de projection à longue distance.

Inquiétudes internationales
Du côté des Houthis, l’attaque a été dénoncée comme un “crime de guerre” contre les civils. Le mouvement a promis de répondre par de nouvelles vagues de drones et de missiles “contre les centres névralgiques de l’ennemi sioniste”.
Des observateurs internationaux, notamment l’ONU, craignent que cette frappe contre une infrastructure énergétique, considérée comme essentielle pour la population, n’ouvre la voie à une nouvelle escalade régionale et ne renforce le cycle de représailles.