Les États-Unis ont imposé mercredi des sanctions à quatre membres de la Cour pénale internationale (CPI) dans le cadre de nouvelles représailles contre le tribunal qui a visé des dirigeants israéliens et enquête sur des crimes de guerre américains présumés en Afghanistan.
Les nouvelles sanctions visent les juges français Nicolas Guillou et canadienne Kimberly Prost ainsi que les procureurs sénégalais Mame Mandiaye Niang et fidjienne Nazhat Shameem Khan, selon le Trésor américain et le département d'État.
Les juges de la CPI ont émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense israélien Yoav Gallant en novembre dernier pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés pendant la guerre à Gaza.

Interdiction d'effectuer des transactions financières
Le juge Nicolas Guillou et les procureurs adjoints Nazhat Shameem Khan et Mame Mandiaye Niang sont visés par les Etats-Unis en raison de leur implication dans la délivrance de mandats d'arrêt contre les dirigeants israéliens, a précisé le département d'Etat dans un communiqué.
La juge Kimberly Prost a été sanctionnée pour avoir autorisé une enquête de la CPI sur des membres du personnel américain en Afghanistan, a ajouté le département d'Etat.
Les sanctions impliquent une interdiction d'effectuer des transactions financières avec des personnes ou entités américaines et un gel de tous les actifs américains.

"Tentative claire de nuire à l'indépendance de la CPI”
"La France a pris connaissance avec consternation des nouvelles sanctions américaines contre la Cour pénale internationale à l'encontre de quatre de ses magistrats, dont un juge français", a dit le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
Paris appelle Washington à retirer ses sanctions et exprime sa solidarité à l'égard des magistrats visés par cette décision, fait savoir le Quai d'Orsay.
En juin dernier, Washington a annoncé des sanctions sans précédent contre quatre juges de la juridiction basée à La Haye, aux Pays-Bas.

La CPI avait alors dénoncé une "tentative claire de nuire à l'indépendance" d'une institution judiciaire internationale.