MOYEN-ORIENT
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Gaza: négociations au point mort à Doha, une vingtaine de morts depuis l’aube
Les négociations pour une trêve à Gaza stagnent, alors que Tel Aviv intensifie ses raids. Israël veut le désarmement et le départ du Hamas de Gaza. Le mouvement palestinien insiste sur le retrait des troupes israéliennes et la reprise de l'aide.
Gaza: négociations au point mort à Doha, une vingtaine de morts depuis l’aube
Un Palestinien amène le corps sans vie de son enfant à l'hôpital Al-Shifa , Gaza, le 13 juillet 2025. / AA
13 juillet 2025

Au lendemain de l’assassinat d’au moins 110 Palestiniens samedi dans diverses localités de Gaza, l’armée israélienne a tué plus de 26 personnes depuis l’aube de dimanche dans ce territoire occupé, annonce la défense civile.

Une source palestinienne proche des pourparlers entamés ce dimanche à Doha a d'abord blâmé "l'insistance d'Israël" pour un plan de retrait du Hamas Gaza. Ce que le mouvement "rejette fermement".

Les négociations à Doha rencontrent "des obstacles et des difficultés complexes", a dit à l'AFP la source palestinienne, affirmant qu'Israël s'en tient à une carte qui prévoit "le maintien de (ses) forces sur plus de 40% de la superficie de Gaza".

Selon elle, l'armée israélienne envisagerait de se redéployer tout autour du territoire de plus de deux millions d'habitants, assiégés par Israël depuis 21 mois et vivant dans des conditions terribles selon l'ONU. Sept agences onusiennes ont averti dans une déclaration commune que la pénurie de carburant à Gaza avait atteint un "niveau critique" et constituait un "nouveau fardeau insupportable" pour "une population au bord de la famine".

L'objectif d'Israël, précise la source palestinienne interrogée par l’AFP, est "d'entasser des centaines de milliers de déplacés" dans le sud de Gaza, "en préparation d'un déplacement forcé de la population vers l'Egypte ou d'autres pays", a avancé la même source palestinienne.

Un responsable politique israélien a répondu en soirée en accusant le Hamas de refuser de "faire des compromis" et de mener "une guerre psychologique visant à saboter les négociations.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé ces derniers jours les objectifs de son pays: libérer les otages toujours retenus, désarmer le Hamas et le chasser de Gaza.

Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Négociations au point mort

Faisant le point sur l'avancée des pourparlers de Doha en vue d’une trêve,  Muhammad al-Hindi, secrétaire général adjoint du Jihad Islamique, a déclaré à Al Jazeera que les négociations actuelles visent à parvenir à un accord-cadre qui aborde trois questions principales. D’abord la fin de la guerre d'Israël, ensuite le retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza et les mécanismes de distribution sûre de l'aide.

Il a précisé qu'Israël souhaitait passer à la discussion des détails de la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens avant de parvenir à un accord sur les questions principales.

“Ce dont nous discutons actuellement est un accord-cadre”, a déclaré al-Hindi.

“L'accord-cadre s'articule autour de trois points fondamentaux. Le premier est la cessation de l'agression. Cela nécessite des garanties. Nous ne faisons confiance à aucune garantie en raison de l'expérience passée. Les États-Unis ont fourni des garanties, mais après qu'Israël a capturé ses prisonniers, il ne les a pas respectées”, a-t-il dit.

Le deuxième point concerne le retrait de la bande de Gaza. Ce dossier est actuellement au point mort. “Les Américains affirment que nous allons reporter les discussions sur ce point et aborder la question des prisonniers. Or, celle-ci ne fait pas partie du cadre. Dans ce cadre, nous devons nous mettre d'accord sur le retrait, qui est une question fondamentale. Car si Israël veut s'emparer de Rafah et installer des tentes sur ses ruines pour y entasser, affamer et opprimer la population, cet accord-cadre n'est pas un accord-cadre”, a-t-il poursuivi.

“Le troisième enjeu concerne le mécanisme de distribution de l'aide. Allons-nous légiférer sur les pièges mortels que tout le monde voit dans l'accord ? Allons-nous accepter que ces pièges mortels subsistent ? Aujourd'hui, tant de personnes ont été tuées en tentant d'obtenir de l'aide. Personne ne peut accepter cela”, a fait savoir al-Hindi. “Nous voulons protéger notre peuple, et non offrir ces victimes comme des proies faciles aux avions israéliens qui les bombardent et les tuent sans cesse”.

Le responsable a ajouté que la résistance palestinienne ne signera aucun accord qui conduirait à la reddition et à l'annexion de vastes zones de la bande de Gaza.

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Rejetant les appels internationaux à un cessez-le-feu, l'armée israélienne mène depuis le 7 octobre 2023 une offensive brutale sur la bande de Gaza, tuant près de 57 900 Palestiniens à ce jour, pour la plupart des femmes et des enfants. Ces bombardements incessants ont détruit l'enclave et provoqué des pénuries alimentaires et une propagation de maladies.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.

Israël est également poursuivi pour génocide devant la Cour internationale de Justice pour sa guerre contre l'enclave.

Lire aussi: Comment Israël fait-il obstruction au cessez-le-feu à Gaza?


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