Dans une vidéo publiée le 3 août 2025, le rabbin extrémiste français David Daniel Cohen s’est livré à une violente diatribe, mêlant menaces de mort directes contre le président Emmanuel Macron et propos scandaleux contre les Palestiniens.
“Ce président français, il faut qu’il le sache, il a tout intérêt à se préparer son cercueil”, affirme-t-il, avant d’ajouter : “Dieu va lui montrer ce que ça veut dire de vouloir être aussi effronté [...] Ce n’est pas contre le peuple juif seulement, c’est contre Dieu qui a dit que cette terre serait donnée au peuple d’Israël.”
Dans la suite de la vidéo, Cohen qualifie les Palestiniens de “nomades [...] de passage”, et les invite à “se dépêcher de faire leurs bagages et de s’en aller”, estimant qu’ils “ne pourront pas rester dans cette terre quoi qu’il arrive”.
Ces propos, violents et explicitement menaçants envers le chef de l’État français, ont suscité l’indignation sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes interpellent le gouvernement, et en particulier le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui n’a à ce jour émis aucune réaction officielle, malgré la gravité des menaces proférées.
Cette absence de réaction contraste farouchement avec la rapidité et la fermeté des autorités françaises face à des imams accusés de propos polémiques, et bien moins graves que ceux de David Daniel Cohen.
Expulsions express pour les imams
En février 2024, l’imam tunisien Mahjoub Mahjoubi, officiant à la mosquée de Bagnols-sur-Cèze (Gard), a été arrêté à son domicile à l’aube puis expulsé vers la Tunisie le jour même.
Il était accusé de “propos haineux et discriminatoires à l’égard des non-musulmans et de la société française”, qu’il aurait décrite comme “belliqueuse et pourrie”. Le ministre de l’Intérieur d’alors, Gérald Darmanin, s’était publiquement félicité de cette expulsion éclair, “moins de 12 heures après son interpellation”.
En septembre 2022, c’est l’imam franco-marocain Hassan Iquioussen qui avait, tel un malfrat, fait l’objet d’une traque médiatico-policière durant des mois.
Accusé d’un “discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination”, et défini par les autorités comme “porteur d'une vision de l'islam contraire aux valeurs de la République”, Iquioussen avait fui en Belgique avant d’être arrêté puis expulsé au Maroc, après l’émission d’un mandat d’arrêt européen par la France.
Ce deux poids deux mesures est d’autant plus flagrant qu’il contraste également avec le traitement médiatique des affaires impliquant les imams.
Pendant des mois, ces deux affaires avaient longuement occupé l’actualité des journaux et chaînes infos françaises, laissant libre cours aux discours islamophobes stigmatisant l’ensemble des musulmans de France.
Or, aujourd’hui la totalité de la presse française ferme les yeux sur cette vidéo du rabbin extrémiste, qui n’a fait l’objet d’aucune couverture dans les grands médias nationaux, aucun débat en plateau, aucun article de fond, aucune enquête approfondie, alors que les propos de David Daniel Cohen, relèvent manifestement de la provocation à la haine et de l’incitation à la violence.
Mais triste constat, il semble que dans la France de 2025, dire de la société française qu’elle est “pourrie” quand on est imam, est manifestement plus grave que de proférer des menaces de mort à l’égard du président français, lorsqu’on est rabbin.