MOYEN-ORIENT
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Washington sanctionne la rapporteure spéciale de l'ONU pour les Territoires palestiniens occupés
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a annoncé mercredi que les Etats-Unis imposeront des sanctions à Francesca Albanese, qui ne cesse de dénoncer le génocide commis par Israël à Gaza.
Washington sanctionne la rapporteure spéciale de l'ONU pour les Territoires palestiniens occupés
La rapporteure aurait pris part à des "activités partiales et malveillantes", Marco Rubio l'accusant "d'antisémitisme décomplexé" / Reuters
10 juillet 2025

Marco Rubio a mis en cause sur X les "efforts illégitimes et honteux (de Francesca Albanese) visant à inciter la Cour pénale internationale à prendre des mesures contre des responsables, des entreprises et des dirigeants américains et israéliens".

Dans un communiqué, le secrétaire d'Etat a par la suite dénoncé les critiques virulentes formulées par l'experte de l'ONU à l'égard des États-Unis. Selon lui, elle aurait recommandé à la Cour pénale internationale (CPI) d'émettre des mandats d'arrêt à l'encontre notamment du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

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Toujours selon la même source, la rapporteure aurait pris part à des "activités partiales et malveillantes", Marco Rubio l'accusant "d'antisémitisme décomplexé" et de "soutien au terrorisme".

Elle aurait aussi écrit "des lettres menaçantes" à plusieurs entreprises américaines, formulant ce que Marco Rubio qualifie d'"accusations infondées" et recommandant des poursuites contre ces entreprises et leurs dirigeants.

Francesca Albanese avait présenté en juillet au Conseil des droits de l'homme des Nations unies un rapport dans lequel étaient étudiés "les mécanismes des entreprises qui soutiennent le projet colonial israélien de déplacement et de remplacement des Palestiniens".

En février, elle avait également dénoncé un projet d'occupation de la bande de Gaza et de déplacement de sa population, annoncé par Donald Trump, comme "illégal" et "complètement absurde".

Le président américain avait assuré vouloir prendre "le contrôle" de la bande de Gaza dévastée par la guerre et répété que ses habitants pourraient aller vivre en Jordanie ou en Egypte, malgré l'opposition de ces pays et des Palestiniens eux-mêmes.

"C'est illégal, immoral et irresponsable. C'est complètement irresponsable parce que cela va aggraver la crise régionale", avait déploré l'experte onusienne, qui a réitéré ses accusations de "génocide" israélien à Gaza.

L'ambassadeur israélien à l'ONU Danny Danon a salué sur X la décision du secrétaire d'Etat américain, dénonçant la "campagne incessante et partisane contre Israël et les États-Unis" menée par Francesca Albanese.

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Condamnations

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, s’est dite « consternée » par la décision américaine.

“Nous rappelons que les rapporteurs spéciaux sont des experts indépendants. Ils ne sont pas nommés pour plaire aux gouvernements ou pour être populaires, mais pour remplir leur mandat”, a-t-elle écrit sur X.

“Albanese travaille sans relâche à documenter et rapporter l’occupation illégale, l’apartheid et le génocide commis par Israël, sur la base du droit international”, a ajouté Callamard. 

Elle a également exhorté les gouvernements du monde entier à tout faire pour atténuer et bloquer les effets des sanctions contre Albanese, et pour protéger le travail et l’indépendance des rapporteurs spéciaux.

D’autres instances de défense des droits de l’Homme, à l’instar de l’Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme a considéré cette décision comme une étape reflétant la position officielle des États-Unis sur toute tentative indépendante de révéler la vérité sur les crimes de génocide commis par Israël dans la bande de Gaza. 

Dans un communiqué publié mercredi, l’Observatoire  a affirmé que cette décision constitue un grave écart par rapport aux principes fondamentaux du droit international et des droits de l’homme, représente une atteinte directe aux Nations Unies et à leurs mécanismes, et menace l’indépendance du travail des rapporteurs spéciaux, qui sont censés bénéficier de protection et de soutien dans l’exercice de leurs fonctions impartiales, et non être punis pour avoir rempli une partie de leurs responsabilités et appelé les crimes par leur véritable nom.

SOURCE:TRT français et agences
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