La Cour d’appel de Paris a indiqué mardi, via un communiqué, avoir été saisie de trois appels à ce stade après les condamnations de Marine Le Pen et du Rassemblement national. L’instance examinera ce dossier dans des délais qui devraient permettre de rendre une décision à l’été 2026.
“C’est une très bonne nouvelle dans laquelle je veux voir le trouble qu’a créé le jugement”, s’est réjouie Marine Le Pen dans une interview mardi soir au Parisien. La date de l’appel permettrait à Marine Le Pen de se présenter à l’élection présidentielle si l’arrêt en appel est en sa faveur, où s’il n’impose pas d'inéligibilité.
La fondatrice du RN a été condamnée lundi à quatre ans de prison dont deux ans ferme aménagés sous bracelet électronique et à cinq ans d’inéligibilité.
“Je ne me laisserai pas faire”
“Je ne me laisserai pas faire”, a-t-elle assuré. “Je vais interpeller la Cour européenne des droits de l’homme, le Conseil constitutionnel. Je vais utiliser toutes les voies de recours possibles.”
Le Rassemblement national présente la condamnation comme une injustice et organise plusieurs rassemblements de soutien à la candidate à la présidentielle. Une manifestation est prévue à Perpignan, mairie RN, et un grand rassemblement aura lieu ce dimanche à Paris à 15h00 place Vauban.
Des tractages sont prévus, et une pétition en ligne a déjà recueilli plus de 300 000 signatures.
Menaces envers les magistrats
Depuis l’annonce du jugement, les ténors de l’extrême droite ont violemment critiqué la justice. "Cabale judiciaire indigne", "tyrannie des juges", "coup d'Etat judiciaire"... ces mots sont ceux de Jordan Bardella, Marine Le Pen, Eric Ciotti ou encore Pascal Praud de Cnews. Ceux-là même qui réclament une justice plus dure et inflexibles à longueur d’année, cette fois trouvent la justice partiale.
Les conséquences ne se sont pas fait attendre. Les magistrats ont été menacés. La juge spécialiste des dossiers financiers fait l'objet d'une surveillance particulière. Une seconde enquête a été ouverte hier concernant les menaces reçues par les magistrats du tribunal correctionnel de Paris, où l'affaire des assistants parlementaires du FN était instruite. Une première enquête est en cours après des menaces de mort envers ces mêmes magistrats sur un site d’extrême droite.