FRANCE
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Génocide à Gaza: les jumelages franco-israéliens remis en question
Strasbourg a suspendu son jumelage avec Ramat Gan. Marseille annonce un jumelage avec une ville palestinienne pour contrebalancer son jumelage avec Haïfa. La situation à Gaza met à mal les coopérations entre les municipalités.
Génocide à Gaza: les jumelages franco-israéliens remis en question
Manifestation pour la suspension du jumelage avec Haïfa à Marseille le 21 juin dernier / Others
25 juin 2025

Strasbourg vient de voter son jumelage avec le camp de réfugiés d’Aïda près de Bethléem. Marseille, jumelée avec la ville israélienne de Haïfa, a annoncé le 10 juin dernier qu’elle allait se jumeler avec une commune de Cisjordanie “en solidarité avec le peuple palestinien”. Le vote aura lieu le 11 juillet prochain, on ne connaît pas la municipalité choisie mais deux ou trois noms sont étudiés avec le Quai d’Orsay, a indiqué la Ville.

La guerre génocidaire qui continue à Gaza poussent certaines villes à montrer leur solidarité avec la Palestine, à l’instar de La Chapelle-sur-Erdre, en Loire-Atlantique, avec le camp de Jénine, Trappes avec le camp d'Al-Fawwar, ou encore Rostrenen avec le camp de Nour Chams.

Mais Gaza vient également bousculer des associations qui existent pour certaines depuis plusieurs décennies avec des villes israéliennes. 

Cette solidarité est parfois, comme à Marseille qui s’est jumelée avec Haïfa dès 1958, un moyen de jouer l’équilibre, une façon de dire “on est solidaire” sans aller plus loin.

Ainsi Bordeaux est jumelée avec Ashdod, au sud de Tel-Aviv. La mairie refuse de suspendre cette coopération arguant que Bordeaux est aussi jumelée avec Ramallah, en Cisjordanie,  le signe d'une politique non partisane et équilibrée, a-t-on pu entendre. L’argument est simpliste mais permet d’éviter une suspension polémique avec les villes israéliennes.

Pression pour suspendre les jumelages avec Israël

La France insoumise fait une campagne nationale pour la suspension des jumelages avec des cités israéliennes. Ainsi à Marseille, des élus de gauche demandent à la ville de cesser son jumelage avec Haïfa, port israélien du nord. Cette coopération n’est plus “soutenable”, a indiqué à 20 Minutes Sébastien Barles, membre du groupe écologiste de la majorité municipale. L’élu rappelle que Haïfa est un des centres de l’industrie d’armement israélienne. 

Malgré les communiqués et les manifestations (comme le week-end dernier), le maire ne souhaite pas s’engager dans cette voie pour ne pas “punir les habitants de Haïfa pour les actions du gouvernement Netanyahu”, explique Benoît Payan, maire de Marseille.

Mais la question est désormais à l’agenda de nombreux conseils municipaux comme à Toulouse, jumelée avec Tel Aviv. Une cinquantaine de villes françaises sont jumelées avec une municipalité israélienne, selon l’annuaire de l'Association française du Conseil des communes et régions d'Europe (AFCCRE).

Certaines majorités municipales ont aussi choisi d’aller plus loin comme La Rochelle qui a suspendu en mi-mai son association avec la ville d’Akko.

Strasbourg a fait de même fin mai en suspendant son jumelage avec la ville de Ramat Gan, car “les conditions ne sont pas réunies” pour poursuivre cette coopération aujourd’hui, a expliqué la majorité écologiste de la municipalité alsacienne.

SOURCE:TRT français et agences
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