FRANCE
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Bayrou demande un vote de confiance pour son gouvernement face à la menace de censure
Face aux risques de censure de son gouvernement et aux menaces de blocage de la France courant septembre, le Premier ministre François Bayrou va procéder, le 8 septembre, à un vote dit de "confiance" à l'Assemblée nationale.
Bayrou demande un vote de confiance pour son gouvernement face à la menace de censure
Bayrou demande un vote de confiance pour son gouvernement face à la menace de censure / Reuters
25 août 2025

François Bayrou engagera, le 8 septembre, la "responsabilité" de son gouvernement devant l'Assemblée nationale réunie en session extraordinaire, autour de la "question centrale" du "surendettement" de la France.

Ce vote "consacrera la dimension de l'effort" visant à réduire le déficit public de près de 44 milliards d'euros. Viendra ensuite "la discussion" sur "chacune des mesures de ce plan d'urgence", a-t-il détaillé.

Sans "accord" à l'Assemblée, Bayrou estime que "l'action" deviendrait "impossible".

Une opposition unanime contre Bayrou

L’annonce a immédiatement provoqué des réactions. Révélant la dimension périlleuse de ce choix, la France insoumise (LFI) et le Parti communiste français (PCF) ont aussitôt promis de voter la censure pour "faire tomber le gouvernement".

Les Écologistes ont dit en faire de même, soulignant que ce vote de confiance était "de fait une démission". 

Le Rassemblement national (RN, extrême droite) a adopté la même ligne : son président Jordan Bardella a prédit "la fin du gouvernement", dont le sort dépend désormais du choix du Parti socialiste (PS).

"En l'état, rien ne va et c'est la censure assurée", a réaffirmé dimanche le député socialiste Arthur Delaporte, ajoutant que son groupe présenterait des "propositions alternatives" dans les "prochains jours".

Menaces de censure et de grêve générale

M. Bayrou a répété, lors de sa conférence de presse de rentrée, que sa priorité était de lutter contre le "surendettement" de la France, dans un contexte de multiples appels à bloquer le pays à partir du 10 septembre.

"Y a-t-il ou pas urgence nationale à rééquilibrer nos comptes publics et à échapper, parce que c'est encore possible, à la malédiction du surendettement [...] ? Et cela en choisissant une trajectoire de retour à la maîtrise de la dette en quatre ans d'ici à 2029, en dépensant moins et en produisant plus", a martelé le Premier ministre d'un ton grave et solennel.

Mais tout à sa volonté de recadrer le débat, il n'a pas abordé le fond des mesures qui composeront son budget.

Le plan budgétaire de François Bayrou, dévoilé le 15 juillet, prévoit 43,8 milliards d'euros d'économies via de nombreuses mesures : année blanche fiscale, gel des pensions et prestations sociales, suppression de deux jours fériés — une mesure rejetée par 84% des Français selon un sondage.

Depuis, le Premier ministre fait face à une menace de censure brandie par la gauche et l'extrême droite. Il doit aussi affronter des appels à bloquer le pays le 10 septembre, lancés sur les réseaux sociaux et soutenus par LFI, qui appelle à "la grève générale". Les socialistes, les écologistes et les communistes appuient également ce mouvement.

Circonspects face à ce mouvement, les syndicats de salariés, opposés au budget Bayrou comme au projet gouvernemental de réformer à nouveau l'assurance-chômage, réfléchissent à leurs moyens d'action, avant une intersyndicale prévue le 1er septembre.

Après l'expérience de Michel Barnier, Premier ministre renversé au bout de trois mois fin 2024, François Bayrou "ne veut pas subir la rentrée", avait souligné avant la conférence de presse un de ses proches. "Il ne va pas attendre qu'on le censure comme ça. Sans essayer de trouver des voies, des chemins, de réaffirmer un certain nombre de choses", avait-il ajouté.

Mais la tâche s’annonce périlleuse. Dans l'actuelle Assemblée nationale, issue de la dissolution décidée par Emmanuel Macron en juin 2024, le camp présidentiel et la droite, qui forment le "socle commun" du gouvernement, ne disposent pas de la majorité absolue. 

SOURCE:TRT français et agences
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