Le FLNKS a rejeté l’accord politique de Bougival signé mi-juillet et malgré deux rencontres de plusieurs heures avec le ministre de l’Outre-mer, les indépendantistes n’ont pas rejoint le comité de rédaction.
Dans un communiqué publié ce matin, le parti indépendantiste souligne qu’il veut maintenir le dialogue avec le gouvernement, mais que Bougival ne peut être une base de discussion pour l’avenir de la Nouvelle Calédonie. Le seul objectif du mouvement reste la pleine souveraineté du peuple Kanak. Le FLNKS termine en dénonçant la volonté du gouvernement de passer en force après le 3e référendum sur l’auto-détermination et sur l’ouverture du corps électoral, ce qui a “brisé la confiance.”
Après deux réunions, le Sénat coutumier a également décidé de ne plus participer au comité de rédaction car le texte de Bougival n’a pas retenu les “fondamentaux de l’identité kanak” selon Mahe Gove, le président du Sénat coutumier sur la 1ère.
Malgré le blocage avec les indépendantistes, le comité de rédaction de l’accord de Bougival s’est réuni plusieurs fois pour traduire en droit les points du document signé en banlieue parisienne. L’accord de Bougival prévoit la création d’une citoyenneté calédonienne, la création d’un Etat calédonien mais sans indépendance complète. Le ministre de l’Outre-mer a toujours insisté que l’accord se ferait avec ou sans les indépendantistes, “la Nouvelle-Calédonie a besoin de stabilité” a-t-il martelé depuis fin juillet.
L’accord de Bougival sur les rails
Sur les réseaux sociaux, les voix pro-indépendantistes n’ont qu’un commentaire, “ils font sans nous encore une fois”. Une allusion à la réforme du corps électoral rejetée par les indépendantistes et dont l'adoption par l’assemblée nationale avait sonné le départ des émeutes.
Dans une interview au site “Les nouvelles calédoniennes”, le président du FLNKS, Christian Tein a regretté la démarche du gouvernement français : “ Avancer à marche forcée n’est pas une solution pour un avenir serein et on connaît les conséquences d’une telle démarche. Le FLNKS veut poursuivre la discussion jusqu’à ce que l’on puisse tous se retrouver sur quelque chose qui nous unit et non qui nous divise”.
L'écriture de la loi constitutionnelle s'est achevée ce lundi 25 août à l'occasion du troisième comité de rédaction pour organiser la création et l’organisation politique et institutionnelle de l'État de la Nouvelle-Calédonie. Le ministre de l’Outre-mer avait été clair avant son déplacement : l’opposition des indépendantistes ne bloquerait pas le processus. Et ce fut le cas, les autres composantes politiques calédoniennes se sont rencontrées plusieurs fois au long de cette semaine.
Désormais, le Conseil d’Etat doit donner son avis et le Conseil des ministres étudiera le document le 17 septembre prochain. Ensuite, la Constitution devant être modifiée, les parlementaires auront à se prononcer et les Calédoniens seront consultés par référendum en février 2026.