Le groupe irlandais s’est produit au festival des Eurockéennes, et au festival du Cabaret Vert dimanche 17 août sans encombre a priori. Les membres du groupe ont signé un engagement de “bonne conduite” avec les autorités préfectorales, Kneecap a accepté de ne pas ponctuer sa prestation de messages pour la Palestine comme à son habitude.
Si le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau n’a pas interdit les concerts des musiciens irlandais, il les a mis en garde dans un courrier du 14 Août à ses services. "Tout propos à caractère antisémite, d'apologie du terrorisme ou appelant à la haine" fera "l'objet de poursuites judiciaires", a-t-il prévenu.
À cette heure, le concert du 24 Août à Saint-Cloud au festival Rock en Seine n’est pas annulé. Mais en réaction, la ville de Saint-Cloud a annoncé retirer sa subvention de 40 000 euros de Rock en Seine.
Comme à son habitude, Caroline Yadan, députée de la 8e circonscription des Français de l’Etranger et qui défend bec et ongles la politique de Benjamin Netanyahu a demandé, début août, l'interdiction du concert de Kneecap à Rock en Seine. La députée porte plainte ou appelle à la censure au sujet de tout événement où une voix critique d’Israël pourrait s’exprimer.

Liberté belge, censure française
Le week-end dernier, Kneecap a vécu deux expériences différentes. En Belgique, samedi 16 Août, au festival du Pukkelpop, pas de censure, le trio irlandais a pu jouer et afficher son soutien à Gaza sans encombre. En fond de scène, il a diffusé un message en anglais sur grand écran en solidarité avec Gaza.
“Aujourd’hui, ils (Israël) affament la population de Gaza jusqu’à la mort. Cela est rendu possible par le gouvernement belge qui fournit des armes à Israël et héberge les institutions européennes qui ignorent leurs propres lois”.
Le lendemain, au festival de Cabaret vert, à Charleville-Mézières, de l’autre côté de la frontière en France, leur concert a bien eu lieu mais sans déclaration choc. Les autorités locales surveillaient les propos et les gestes des musiciens.
Les voix pro-palestiniennes censurées
Kneecap n’a jamais caché son engagement pro-palestinien mais le groupe est indéniablement sous pression, plusieurs de ses concerts ont été annulés, par exemple à Berlin ou en Cornouailles. Les rappeurs sont censurés à cause de leurs positions pro-palestiniennes.
Ainsi, les rappeurs ont été bannis de Hongrie pour trois ans alors qu’ils devaient se produire au plus grand festival d’Europe, le Sziget à Budapest. Zoltan Kovacs, secrétaire d’Etat à la communication internationale a expliqué que le groupe colportait ‘un message de haine anti-sémite et soutenait le terrorisme”.
Un des rappeurs du groupe s’est retrouvé en juin devant un tribunal de Londres pour “infraction terroriste” pour avoir brandi un drapeau du mouvement libanais Hezbollah lors d’un concert londonien en novembre.
La France rejoint ainsi le groupe des pays où certaines paroles ne sont pas libres, car elles ne vont pas dans le sens du soutien sans limite du gouvernement à Israël.