FRANCE
4 min de lecture
Ukraine: Macron continue d’agiter une rhétorique guerrière malgré les efforts de paix
Alors que la fenêtre diplomatique que tente d’ouvrir Donald Trump entre Zelensky et Poutine a suscité une lueur d’espoir, Emmanuel Macron persiste dans une posture belliqueuse, privilégiant menaces, sanctions et pression sur Moscou.
Ukraine: Macron continue d’agiter une rhétorique guerrière malgré les efforts de paix
“Poutine ne veut pas la paix”, “la guerre est revenue en Europe” avait martelé Macron, la veille de sa rencontre avec Trump aux Etats-Unis. / TRT Français
il y a 4 heures

L’annonce de Trump, lundi, à Washington, selon laquelle il allait “commencer les préparatifs” d’un sommet inédit entre les deux chefs d’État, a été présentée par le président américain comme le fruit d’une “très bonne” entrevue avec Zelensky et les dirigeants européens.

Pour Trump, le sommet envisagé pourrait constituer une première étape concrète vers une désescalade. Cette dynamique a reçu un écho contrasté en Europe. Les dirigeants européens présents ont réaffirmé leur soutien à l’Ukraine et rejeté tout droit de veto russe sur son futur au sein de l’UE et de l’OTAN.

Keir Starmer et Giorgia Meloni y ont vu une “petite fenêtre” pour la paix, tandis que la Commission européenne et Berlin se concentrent sur le maintien d’une position unie.

Macron mise sur la confrontation

Mais parmi tous les dirigeants européens, c’est le président français qui se démarque le plus en adoptant une posture toujours très critique voire belliqueuse à l’endroit de la Russie. 

Dès l’annonce d’un éventuel sommet entre Poutine et Zelensky, il a martelé qu’en cas d’échec des pourparlers, il faudrait “augmenter les sanctions” contre la Russie. 

Il a insisté sur le fait que toute issue durable dépendrait d’une armée ukrainienne “robuste”, capable de résister et de dissuader toute nouvelle attaque.

Plus encore, en déplacement à Bormes-les-Mimosas dimanche, à la veille de leur rencontre avec Trump, Macron avait déjà annoncé sa couleur : “Poutine ne veut pas la paix”, a-t-il déclaré, ajoutant que “la guerre est revenue en Europe”, et que “ceux qui pensent qu'on peut être libre en étant faible, en faisant comme s'il n'y avait pas la guerre et un monde de prédateurs à nos portes (...) préparent la défaite de demain”. 

En RelationTRT Global - Poutine rappelle à Macron la défaite de Napoléon, en réaction à ses propos sur la Russie

Il avait déjà, auparavant, pointé du doigt l’expansionnisme et l’impérialisme supposés de Vladimir Poutine qui ferait peser "un risque existentiel” sur l’Union européenne (UE). 

Et, pour accentuer la démonstration de fermeté, il a également et à plusieurs reprises insisté sur la nécessité de construire une "Europe puissance” militairement autonome, capable de résister à "l’impérialisme” russe, agité la “dissuasion nucléaire” et même proposé d’envoyer des soldats français en Ukraine, faisant de la France non plus un simple acteur diplomatique mais un acteur militaire potentiel dans le conflit, ce qui avait suscité la colère de Moscou qui se dédouane d’une quelconque velléité de menacer l’Europe.

“Fou”

L’idée d’une "menace existentielle” russe relève plus d’un imaginaire occidental nourri par des préjugés historiques, que de véritables moyens géopolitiques. La Russie, malgré ses actions en Ukraine, n’a jamais remis en cause les frontières de l’UE ni de l’OTAN. 

La Russie est en déclin démographique, confrontée à des défis internes, et n’a ni les moyens ni l’envie d’une conquête territoriale en Europe.

L’escalade verbale de dirigeants comme Macron, entretient un climat d’hostilité envers Moscou sans base objective. Face à cette rhétorique guerrière, le dirigeant italien Matteo Salvini, numéro 2 du gouvernement, avait qualifié de "fou" Emmanuel Macron, qu'il a accusé de pousser l'Europe à la guerre avec la Russie. 

"Zelensky demande la paix, Trump œuvre pour la paix, Poutine veut la paix", tandis qu'"à Bruxelles et Paris, il y a un fou", a-t-il asséné.

En RelationTRT Global - Salvini, numéro 2 du gouvernement italien, qualifie Macron de "fou"

Derrière son discours guerrier, il semble que Macron cherche ainsi à se repositionner sur l’échiquier politique européen. En s’érigeant en chef de file de la fermeté contre Moscou, il tente de s’afficher comme le leader que l’Europe attendrait. 

Une façon de masquer ses faiblesses intérieures, alors que son autorité en France est érodée par une impopularité record, des réformes contestées et une majorité affaiblie.

La rhétorique martiale lui offre ainsi une scène où il peut rejouer le rôle de stratège et d’homme d’État. En se posant en rempart face à la Russie, Macron espère redorer son blason et redonner du poids à sa présidence, au moment où, sur le plan national, ses marges de manœuvre se réduisent. 

Mais cette stratégie de communication, pensée pour sauver son image, expose la France à une logique d’escalade dont elle pourrait être la première victime.

SOURCE:TRT Français
Jetez un coup d'œil sur TRT Global. Partagez vos retours !
Contact us