MOYEN-ORIENT
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Plan massif de colonisation en Cisjordanie occupée: feu vert israélien, indignation internationale
Israël a approuvé mercredi un projet clé de construction de 3.400 logements en Cisjordanie occupée, dénoncé par l'ONU et plusieurs dirigeants car il compromet toute continuité territoriale d'un éventuel Etat palestinien.
Plan massif de colonisation en Cisjordanie occupée: feu vert israélien, indignation internationale
Le drapeau israélien et un panneau d'avertissement dans la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée par Israël. / Reuters
il y a 3 heures

"Je suis heureux d'annoncer qu'il y a une heure à peine, l'administration civile a approuvé la planification pour la construction du quartier E1!", a annoncé dans un communiqué Guy Yifrah, maire de la colonie israélienne de Maalé Adoumim.

La perspective de l'approbation de ce projet emblématique et controversé par un comité technique israélien avait suscité la semaine dernière une levée de boucliers dans le monde.

Dans un communiqué, le ministère palestinien des Affaires étrangères a "condamné dans les termes les plus forts" cette décision qui "compromet les perspectives de mise en œuvre de la solution à deux Etats (...) en fragmentant l'unité géographique et démographique de l'Etat palestinien".

En RelationTRT Global - Cisjordanie occupée: Smotrich approuve la construction de 3 400 logements supplémentaires

"Cela ancre la division de la Cisjordanie occupée en zones et cantons isolés, déconnectés géographiquement et ressemblant à de véritables prisons où les déplacements entre eux ne sont possibles qu'à travers des points de contrôle d'occupation, au milieu de la terreur des milices de colons armés disséminées dans toute la Cisjordanie", a estimé l'Autorité palestinienne.

L'Autorité voit dans le projet E1 un nouveau "crime de colonisation" et une nouvelle étape de "l'annexion progressive de la Cisjordanie".

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, une figure de l'extrême droite, avait appelé jeudi à accélérer sa mise en oeuvre et à annexer la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, en riposte aux annonces de plusieurs pays de leur intention de reconnaître un Etat de Palestine.

“Menace existentielle”

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a fermement condamné mercredi cette décision.

"Les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, violent le droit international et vont directement à l'encontre des résolutions des Nations Unies. L'avancement de ce projet constitue une menace existentielle pour la solution à deux Etats", a souligné son porte-parole dans un communiqué.

Le chef de la diplomatie britannique David Lammy a appelé "le gouvernement israélien à revenir sur cette décision", son homologue italien Antonio Tajani a jugé le projet "inacceptable", dans des réactions publiées sur X mercredi.

Le roi Abdallah II de Jordanie a également affirmé mercredi le rejet par son pays du projet E1, déclarant que "la solution à deux Etats est le seul moyen d'atteindre une paix juste et globale".

L'ONG israélienne anti-colonisation La Paix maintenant a mis en garde contre un "plan fatal pour l'avenir d'Israël et pour toute chance d'une solution à deux Etats".

Hors Jérusalem-est, occupée et annexée par Israël, quelque trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie occupée, aux côtés d'environ 500.000 Israéliens installés dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international.

La colonisation de la Cisjordanie occupée, frontalière de la Jordanie, s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite, depuis 1967.

Elle s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, particulièrement depuis le début de l’offensive israélienne meurtrière à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023.

Les affrontements, parfois meurtriers, entre populations locales palestiniennes et colons juifs s'y sont multipliés.

Les autorités israéliennes restreignent fortement les déplacements des Palestiniens de la Cisjordanie occupée, tributaires de permis pour franchir les points de contrôle et entrer dans Jérusalem-Est ou en Israël.

L'ONG Ir Amim, qui travaille sur les droits des Palestiniens, a estimé sur X que le projet d'E1 vise "à enterrer la possibilité d'un Etat palestinien et à annexer effectivement la Cisjordanie occupée".

Pour cette ONG, "il s'agit d'un choix délibéré d'Israël pour mettre en œuvre un régime d'apartheid".

SOURCE:TRT français et agences
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