L’organisation dénonce des attaques meurtrières ayant visé des établissements scolaires transformés en abris, où se réfugiaient des civils palestiniens déplacés par la guerre génocidaire d’Israël.
Selon HRW, ces frappes ont fait des centaines de morts parmi la population civile, sans qu’aucune preuve ne vienne étayer la présence de cibles militaires dans plusieurs des écoles visées.

L’ONG s’inquiète de l’absence de lieux sûrs pour la population gazaouie, dont la grande majorité a été déplacée à plusieurs reprises au cours des derniers mois.
“Les frappes israéliennes contre des écoles abritant des familles déplacées donnent un aperçu du carnage à grande échelle perpétré par les forces israéliennes à Gaza”, a déclaré Gerry Simpson, directeur adjoint à la division Crises, conflits et armement de HRW.
Human Rights Watch affirme avoir enquêté sur plusieurs attaques spécifiques. Le 27 juillet 2024, l’école pour filles Khadija, à Deir al-Balah, a été frappée, faisant au moins 15 morts. Le 21 septembre 2024, l’école al-Zeitoun C, dans la ville de Gaza, a été bombardée, causant au moins 34 décès.
L’organisation indique n’avoir trouvé aucune preuve de la présence de combattants ou de structures militaires dans ces établissements. Les attaques, si elles sont confirmées comme délibérées et sans cibles militaires, seraient illégales au regard du droit international humanitaire, rappelle HRW.
Une “cellule spéciale” de ciblage
D’après les chiffres communiqués par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), 97 % des écoles de Gaza (547 sur 564) ont été endommagées depuis octobre 2023.
Au 18 juillet 2025, au moins 836 personnes réfugiées dans des écoles avaient été tuées et 2 527, blessées, selon l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens.
Plus de 518 écoles nécessitent aujourd’hui une reconstruction complète ou des réparations majeures, compromettant l’accès à l’éducation pour les années à venir.
HRW cite par ailleurs une enquête conjointe des médias israéliens +972 Magazine et Local Call, publiée le 24 juillet, selon laquelle l’armée israélienne aurait mis en place une “cellule spéciale” chargée d’identifier les écoles comme cibles prioritaires, en les qualifiant de “centres de gravité” où elle prétend que des membres du Hamas se cacheraient.
L’enquête mentionne également des “doubles frappes” (double tap), consistant à bombarder une seconde fois les lieux visés pour atteindre les survivants ou les secouristes.
L’armée israélienne affirme que plusieurs écoles abritaient des centres de commandement ou des combattants, mais n’a pas fourni de preuves suffisantes. Dans un cas, trois des personnes visées étaient déjà mortes selon les vérifications de HRW.
Embargo
Human Rights Watch appelle les États, et notamment les États-Unis, à suspendre leurs transferts d’armes vers Israël, au vu du risque élevé d’implication dans des crimes de guerre. Le rapport affirme que des munitions américaines ont été utilisées dans plusieurs attaques.
HRW rappelle que les lois de la guerre interdisent les attaques contre des objectifs militaires lorsque les dommages collatéraux prévisibles pour les civils sont disproportionnés.
Même en cas de présence militaire dans une école, la frappe reste soumise à des obligations strictes de précaution, y compris l’émission d’un avertissement aux civils.
Le 10 juin 2025, la Commission d’enquête des Nations Unies sur le territoire palestinien assiégé a affirmé que les attaques israéliennes contre des sites éducatifs faisaient partie d’une “offensive généralisée” pouvant relever du crime contre l’humanité.