"Nous proposerons des sanctions contre les ministres extrémistes et les colons violents. Et nous proposerons également une suspension partielle de l'accord d'association sur les questions liées au commerce", a déclaré Ursula von der Leyen devant les eurodéputés à Strasbourg, reconnaissant qu'il sera toutefois "difficile" de trouver une majorité d'Etats membres pour adopter ces mesures.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a, de même, évoqué la famine à Gaza: "la famine causée par l'homme ne peut jamais servir d'arme de guerre", a-t-elle dénoncé.
Les Nations unies ont déclaré le 22 août qu'un état de famine sévissait dans le territoire palestinien où des personnes meurent de faim chaque jour, notamment des enfants, à cause du siège imposé par Israël.
Il aura fallu près de deux ans de guerre sur Gaza pour que l’Union européenne envisage des sanctions contre Israël de manière claire. Il aura fallu la mort de plus de 60 000 Palestiniens, une famine organisée par Israël. Il aura fallu la destruction du sud Liban, l’attaque sur l’Iran, les bombardements incessants en Syrie pour que l’Union européenne hausse le ton. Depuis le départ de Josep Borrell, l’ancien Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères fin 2024, l'Union européenne est restée silencieuse au sujet du drame gazaoui.
Von der Leyen, “complice d’un génocide”
La présidente de la Commission a demandé aux députés “union et unité” pour faire avancer l’Union européenne, une déclaration qui lui a valu une volée de bois vert.
Iratxe Garcia Perez, cheffe du Groupe de l'Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen a sévèrement recadré la présidente de la Commission, estimant que cette réaction est trop tardive: “Où est l'Europe quand les Palestiniens meurent tous les jours, quand des enfants sont mitraillés, quand des écoles sont détruites, quand la famine. Vous voulez passer à la postérité comme la présidente de la Commission qui s’est tue face à un génocide. Exigez l’annulation de l’accord d’association avec Israël mais c’est trop tard.”
Des députés européens demandent depuis deux années la suspension de l’accord bilatéral avec Israël, mais leurs voix n’ont pas été entendues. La Commission a finalement proposé la suspension de l’accord en juillet 2025 aux pays membres de l’UE.
Les chefs d’Etat de l’Union européenne ont cependant refusé cette option, même si Bruxelles a reconnu que Tel Aviv enfreint l’article 2 de son accord d’association avec l’UE, portant sur le respect des droits humains. Les Vingt-Sept se sont contentés d’un engagement d’Israël à ré-autoriser les livraisons d’aide humanitaire.
Valérie Hayer, députée française du groupe Renew a tenu à mettre en garde les élus européens. “Ce qui se passe à Gaza mobilise notre jeunesse européenne, la façon dont nous allons réagir déterminera aussi l’adhésion de notre jeunesse au projet européen”, a-t-elle dit.