L’absence du Premier ministre, Bart De Wever (Nouvelle alliance flamande, parti à droite), en vacances en Afrique du Sud, a donné le ton à cette journée de débat devant la commission des Relations extérieures de la Chambre, réunion baptisée commission Palestine pour l’occasion. Le chef du gouvernement a, semble-t-il, même refusé une présence en visio.
Plusieurs partis de l’opposition qui pressent le gouvernement belge de prendre la décision de reconnaître l’État palestinien et de sanctionner l’État d’Israël ont convoqué cette réunion en plein été.
Ce fut donc un moment assez rare de voir un membre du gouvernement, Maxime Prévot, ministre des Affaires étrangères (Les Engagés, parti centriste), dire l’urgence et la nécessité de reconnaître un Etat de Palestine. Pendant une heure trente, il a déroulé un discours qu’il admet être un discours “personnel”, affichant ainsi son désaccord avec la ligne du gouvernement auquel il appartient. La Belgique attend, tergiverse, essaie d’éviter ce geste.

Maxime Prévôt a annoncé une réunion prochaine de tous les ministres sur cette question. "Le gouvernement ne doit pas manquer son rendez-vous avec l’histoire, avec notre conscience et avec nos obligations morales et juridiques", a-t-il dit.
Il a ainsi exprimé l’espoir que la Belgique va rejoindre le Canada, la France, l’Australie qui ont annoncé leur intention de reconnaître un Etat de Palestine. Pour le ministre, "la reconnaissance, c’est poser un acte politique de justice. Ce n’est pas punir Israël, ce n’est pas récompenser le Hamas, c’est rétablir un minimum d’équilibre sans lequel aucune paix n’est possible", a-t-il insisté devant les députés.
Le ministre a également ajouté qu’il allait défendre l’idée de sanctions contre certaines personnalités israéliennes et d’une interdiction d’importer des produits provenant de colonies juives.

Fin septembre, l’assemblée générale des Nations-Unies se tiendra à New-York. D’ici là, la Belgique devra décider de la position qu’elle prendra par rapport à la reconnaissance de l’Etat palestinien. Après les auditions de cette commission, une seule chose est claire, il y a encore des partis politiques belges qui nient le génocide et ne veulent pas de sanctions contre Israël.