C’est une première : la Palestine participera mercredi à la cérémonie organisée à Hiroshima pour commémorer le 80e anniversaire du bombardement atomique de la ville, a rapporté l’agence Kyodo News lundi.
Le 6 août 1945, les États-Unis larguaient une bombe atomique sur Hiroshima, tuant environ 140 000 personnes. Trois jours plus tard, une seconde bombe frappait Nagasaki, faisant quelque 70 000 morts supplémentaires. Le Japon capitula officiellement le 15 août 1945, mettant fin à la Seconde Guerre mondiale.

Chaque année, des cérémonies sont organisées pour rendre hommage aux victimes et prier pour une paix durable.
Un nombre record de 120 pays, ainsi que l’Union européenne devraient être présents cette année. Alors que la Russie sera de nouveau absente, son allié le Bélarus participera pour la première fois depuis quatre ans, Hiroshima ayant levé l’interdiction qui pesait sur ces deux pays en raison de la guerre en Ukraine.
Des représentants des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l’Inde et d’Israël seront présents, tandis que la Palestine et Taïwan — qui ne sont pas reconnus par le Japon — participeront pour la première fois. La Chine, le Pakistan et la Corée du Nord n’ont pas prévu d’y assister.
Après la polémique suscitée l’an dernier par l’invitation d’Israël en pleine guerre à Gaza, Hiroshima a modifié sa pratique : les pays ne reçoivent désormais plus d’invitation formelle, mais une simple notification.
Le maire d'Hiroshima, Kazumi Matsui, a souligné une prise de conscience mondiale croissante autour de l’histoire de sa ville, citant un nombre record de 2,26 millions de visiteurs au musée de la bombe atomique au cours de l’année écoulée.
“En tant que première ville à avoir subi une dévastation nucléaire (...), nous voulons transmettre au monde l’”esprit de Hiroshima”, qui aspire à une paix véritable, et encourager une prise de conscience populaire en faveur de la paix”, a déclaré Matsui à Kyodo News.
Par ailleurs, le principal parti d’opposition japonais a exhorté, lundi, le gouvernement à reconnaître “sans délai” un État palestinien, tout en réitérant son appel à Israël pour qu’il mette fin à ses attaques contre Gaza afin d’éviter une aggravation de la crise humanitaire.
Dans une déclaration publiée sur son site, le Parti constitutionnel démocrate du Japon a “vivement exhorté” le gouvernement à agir de manière proactive pour favoriser un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.