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Procureur général: la condamnation de Marine Le Pen n'est pas une décision politique mais judiciaire
Au lendemain du jugement de Marine Le Pen, cheffe de file de l'extrême droite, le procureur général Rémy Heitz a martelé que la condamnation qui empêche Marine Le Pen de concourir à la présidentielle de 2027, "n'est pas une décision politique mais ju
Procureur général: la condamnation de Marine Le Pen n'est pas une décision politique mais judiciaire
Questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris / Reuters
1 avril 2025

"La justice n'est pas politique. Cette décision n'est pas une décision politique mais judiciaire, rendue par trois juges indépendants, impartiaux", a insisté mardi l'un des deux plus hauts magistrats de France, en réaction aux critiques qui ont suivi la condamnation la veille de la leader de l'extrême droite.

Cette décision "a été rendue conformément à la loi, en application de textes votés par la représentation nationale", a ajouté le procureur général près la Cour de cassation sur la radio RTL, qualifiant "d’inadmissibles’' les "attaques très personnalisées contre des magistrats et les menaces qui peuvent faire l'objet de poursuites pénales".

Réagissant aux propos de Marine Le Pen la veille sur TF1, qu’il a jugés "totalement excessifs", le haut magistrat a rappelé que "la décision a été rendue au terme d’un procès qui a tout d’un procès équitable, à la suite d’un débat contradictoire qui a duré deux mois, une instruction qui a duré des années". 

"L’État de droit a été totalement violé" par "une décision politique", avait estimé Marine Le Pen lundi soir lors de son passage au JT de TF1.

La justice a reconnu Marine Le Pen coupable, lundi 31 mars, de "détournement de fonds publics", prononçant à son encontre une peine proche de celle requise par le parquet, soit quatre ans de prison dont deux ferme, et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, ce qui l’empêche à ce stade de concourir à la présidentielle de 2027.

Vingt-trois autres personnes, ainsi que le parti Front National (devenu RN), ont également été condamnées. Le montant total des détournements s'élève à 4,4 millions d'euros, dont 1,1 a déjà été remboursé.

Le Conseil national des barreaux dénonce les menaces contre la juge 

À la suite de la condamnation de Marine Le Pen, le Conseil national des barreaux, qui représente l’ensemble des avocats exerçant sur le sol français, a dénoncé "fermement les attaques visant la présidente de la 11e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris", dans un communiqué de presse diffusé mardi. "La contestation d’une décision est légitime ; les menaces contre les magistrats sont inacceptables", juge l’institution avant de rappeler que "l’indépendance de la justice est un pilier de l’État de droit".

Bénédicte de Perthuis, qui a présidé le procès, fait l’objet de menaces depuis l’annonce du verdict condamnant Marine Le Pen à cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire et quatre ans de prison dont deux fermes sous bracelet électronique. Selon Le Monde, la magistrate bénéficie désormais d’une protection, avec des rondes autour de son domicile.

Lundi déjà, la première présidence de la Cour d’Appel de Paris, avait appelé au "respect de l’institution judiciaire", alors que se multipliaient, "sur les réseaux sociaux, des attaques personnelles à l'encontre des trois magistrats composant la collégialité". "Le premier président de la cour d'appel de Paris exprime sa vive préoccupation et rappelle que dans un État de droit démocratique, la critique d'une décision de justice ne peut, en aucun cas, s'exprimer par des menaces formulées à l'égard des magistrats", indiquait le communiqué.

Le conseil supérieur de la magistrature avait lui aussi pointé, dans le même temps, les réactions "de nature à remettre en cause gravement l’indépendance de l’autorité judiciaire, fondement de l’État de droit".

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Réactions politiques

De son côté, sans se prononcer sur le fond de l’affaire, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, avait estimé que "les menaces proférées contre les magistrats du tribunal judiciaire de Paris sont inacceptables dans une démocratie et préoccupantes pour l’indépendance de l’autorité judiciaire".

Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France Insoumise (LFI), a quant à lui réagi sur le réseau social X : "Après les députés et militants insoumis menacés de mort à longueur de semaine et agressés de toutes les manières, ce sont des magistrats qui subissent ce traitement. Peut-être va-t-on enfin comprendre que le danger dans ce pays, c'est l'extrême droite et ses milices et non les militants de gauche et leurs actions démocratiques".


SOURCE:TRT français et agences
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