FRANCE
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Netanyahu accuse Macron de nourrir l'antisémitisme, l’Elysée dénonce une analyse “abjecte”
Israël multiplie les attaques contre la France : Netanyahu accuse Emmanuel Macron de nourrir la haine contre les juifs en envisageant de reconnaître l’État palestinien, une accusation que l’Élysée a qualifié de “manipulation” et d’“abjecte”.
Netanyahu accuse Macron de nourrir l'antisémitisme, l’Elysée dénonce une analyse “abjecte”
Fin juillet, Macron a annoncé que la France allait reconnaître l'État de Palestine à l'Assemblée générale de l'ONU / Reuters
il y a 20 heures

La charge très violente du Premier ministre israélien est contenue dans un courrier officiel adressé au président français. Elle a provoqué une réponse non moins ferme de l'Elysée.

Accusant Emmanuel Macron "d'alimenter le feu antisémite" en France en appelant à la reconnaissance internationale de l'Etat de Palestine, Benjamin Netanyahu l'appelle "à remplacer la faiblesse par l'action, l'apaisement par la volonté, et à le faire avant une date claire: la nouvelle année juive, le 23 septembre 2025".

"Je suis préoccupé par la montée alarmante de l'antisémitisme en France et par le manque d'actions décisives de votre gouvernement pour y faire face. Ces dernières années, l'antisémitisme a ravagé les villes françaises", écrit Netanyahu qui affirme qu'il a encore augmenté depuis la décision française sur l'Etat palestinien.

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L’Elysée dénonce une “manipulation”

Cette analyse "est erronée, abjecte et ne demeurera pas sans réponse", a répliqué la présidence française, en précisant que le chef de l'Etat ferait une réponse écrite formelle au chef du gouvernement israélien.

"La période exige gravité et responsabilité, pas amalgames et manipulations", a encore indiqué la présidence française qui a ajouté que "la République protège et protègera toujours ses compatriotes de confession juive".

Le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne "considère cette attaque comme injustifiée et hostile à la paix et au consensus international sur le principe d'une solution à deux Etats", a-t-il dit dans un communiqué. 

"Le vieux disque qui entretient la confusion entre la critique de l'occupation israélienne et ses crimes ou le soutien aux droits du peuple palestinien à la paix et l'indépendance avec l'antisémitisme ou la haine contre les juifs s'est rayé (...), personne n'est dupe", a-t-il ajouté.

Fin juillet, Macron a annoncé que la France allait reconnaître l'État de Palestine à l'Assemblée générale de l'ONU en septembre. Dans la foulée, plus d'une dizaine de pays occidentaux parmi lesquels le Canada, ainsi que l'Australie, ont appelé d'autres nations du monde à faire de même.

L'Assemblée générale de l'ONU prévue en septembre prend fin précisément le 23, date posée par Netanyahu dans son courrier.

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Selon la presse australienne, Benjamin Netanyahu a envoyé le 17 août un courrier similaire au Premier ministre australien, Anthony Albanese, qu'il accuse également "d'alimenter le feu antisémite", et qu'il somme lui aussi d'agir. 

Dans sa lettre, le leader israélien loue en contre-exemple le président américain, Donald Trump, pour son "combat" contre les crimes antisémites et pour "protéger les juifs américains".

"Président Macron, l'antisémitisme est un cancer. Il se propage lorsque les dirigeants restent silencieux. Il recule lorsque les dirigeants agissent", apostrophe encore Netanyahu.

Violences inadmissibles

Dans sa lettre, Netanyahu liste plusieurs incidents récents, notamment le saccage de l'entrée de bureaux de la compagnie aérienne israélienne El Al à Paris, l'agression d'un homme juif à Livry-Gargan, ou des rabbins "agressés dans les rues de Paris". "Ces incidents ne sont pas isolés. Ils constituent une plaie", lance-t-il.

"Les violences contre la communauté juive sont inadmissibles. C'est pourquoi, au-delà des condamnations, le chef de l'Etat a systématiquement demandé à tous ses gouvernements depuis 2017 -et encore davantage après les attentats terroristes du 7 octobre 2023- la plus grande fermeté à l'endroit des auteurs d'actes antisémites", a répondu l'Elysée.

Après avoir affiché sa solidarité avec Israël après le 7-Octobre, Emmanuel Macron a depuis pris ses distances et multiplié les critiques à l'égard du gouvernement israélien. Les appels téléphoniques entre les deux leaders, très fréquents au début de la période, se sont raréfiés.

Désaccord sur les livraisons d'armes, critiques sur la tragédie humanitaire que vit le territoire palestinien qualifiée de "honte" et de "scandale" ou encore sur la politique de colonisation en Cisjordanie occupée: les motifs de frictions et de différends se sont succédé.

L'offensive israélienne a tué au moins 62.064 Palestiniens à Gaza, selon les données du ministère de la Santé de l’enclave, jugées fiables par l'ONU.

SOURCE:TRT français et agences
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