MOYEN-ORIENT
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Vague mondiale de manifestations après l’assassinat par Israël de journalistes à Gaza
Partout dans le monde, des manifestations et veillées ont eu lieu pour dénoncer l’assassinat de journalistes palestiniens par l’armée israélienne à Gaza et exiger que les responsables rendent des comptes.
Vague mondiale de manifestations après l’assassinat par Israël de journalistes à Gaza
Des journalistes brandissent, lors d’une manifestation à Ramallah en Cisjordanie, des affiches de leurs collègues tués par une frappe israélienne. / AP
12 août 2025

Dimanche soir, une frappe israélienne a visé une tente média installée devant la porte principale de l’hôpital Al-Shifa, dans la ville de Gaza, tuant le correspondant vedette d’Al Jazeera Arabic Anas al-Sharif (28 ans), son collègue Mohammed Qreiqeh (33 ans), les cameramen Ibrahim Zaher (25 ans) et Mohammed Noufal (29 ans), le cameraman indépendant Momen Aliwa (23 ans) et le journaliste indépendant Mohammed al-Khalidi (37 ans).

Selon le Bureau des médias du gouvernement de Gaza, 238 journalistes ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne, fin 2023.

En RelationTRT Global - Gaza: les condamnations pleuvent après le meurtre de journalistes dans une frappe israélienne

Vague de manifestations

La nouvelle a suscité une onde d’indignation internationale. À Ramallah, en Cisjordanie occupée, des foules brandissant drapeaux palestiniens et portraits des reporters assassinés ont envahi les rues. 

Des manifestations ont également eu lieu à Tunis et à Casablanca, tandis que d’autres rassemblements ont eu lieu à Belfast, Dublin, Berlin et aux Pays-Bas. Des veillées s’étaient déjà tenues à Washington, Londres, Oslo et Stockholm.

À Washington, les manifestants se sont regroupés devant un immeuble abritant NBC, Fox News, ITN et The Guardian, frappant sur des casseroles pour perturber les directs.

“Les manifestants afflrment que leur couverture du génocide à Gaza a donné à Israël le feu vert pour tuer autant de Palestiniens, et notamment autant de journalistes”, a déclaré le reporter d’Al Jazeera Shihab Rattansi.

“Leur message est : ‘Vous n’êtes plus les gardiens de l’information. Nous savons ce qui se passe à Gaza. Nous savons qu’il s’agit d’un génocide, malgré vos efforts pour le dissimuler’”, a-t-il ajouté.

Rattansi a indiqué que des bougies avaient été allumées pour chaque journaliste tué à Gaza, avec une attention particulière portée à al-Sharif.

Hazami Barmada, organisatrice du rassemblement, a accusé ces médias d’avoir “créé un consentement public au meurtre de ces journalistes, en trouvant des excuses au gouvernement israélien pour les cibler”.

“Après leur mort, [ces médias] continuent de justifier l’assassinat illégal, les tirs, les bombardements et les meurtres de journalistes, ce qui constitue un crime contre l’humanité et un crime de guerre” a-t-elle ajouté.

“Crime de guerre”

L’organisation PEN America a jugé que ces meurtres “pourraient constituer un crime de guerre”. 

“Ce crime a anéanti une équipe entière de journalistes, dans un contexte où il reste de moins en moins de voix pour raconter Gaza”, a déclaré sa directrice Liesl Gerntholtz, dénonçant aussi les accusations infondées lancées contre al-Sharif, lauréat du prix Pulitzer 2024 avec une équipe de Reuters.

“Le fait que la famille, les amis et les collègues d’[Anas] al-Sharif doivent maintenant le défendre contre des accusations non étayées au lieu de pouvoir le pleurer et honorer son héritage de journaliste rend ce crime encore plus infâme” s’est-elle indigné.

Par ailleurs, un syndicat australien de journalistes a publié un communiqué condamnant le “meurtre ciblé” de ces travailleurs palestiniens des médias cette semaine, ainsi que la mort de “près de 200 autres”.

La Media, Entertainment and Arts Alliance (MEAA), principale organisation représentant les journalistes en Australie, a souligné que les reportages d’Al-Sharif “montraient au monde l’horreur infligée par le gouvernement israélien aux civils de Gaza”.

“Le ciblage des journalistes est une attaque flagrante contre la liberté de la presse, et c’est aussi un crime de guerre. Cela doit cesser”, a déclaré la MEAA, appelant également à lever l’interdiction imposée par Israël aux journalistes internationaux d’entrer à Gaza.

Ces meurtres surviennent alors que le cabinet de sécurité israélien vient d’approuver le plan du Premier ministre Benjamín Netanyahu visant à occuper Gaza et à intensifier l’offensive génocidaire.

En novembre 2024, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

SOURCE:TRT français et agences
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