Dans un communiqué, les autorités maliennes ont annoncé "l'arrestation d'un groupuscule d'éléments marginaux des forces armées de sécurité maliennes", qui cherchait, selon elles, à "déstabiliser les institutions de la République".
Ce pays d'Afrique de l'Ouest est dirigé par des militaires souverainistes qui se sont positionnés contre la mainmise de la France, ancienne puissance coloniale.

"Ces militaires et des civils" auraient obtenu "l'aide d'États étrangers", accuse le gouvernement malien qui explique que “grâce au professionnalisme et à la vigilance des services spécialisés, la conspiration a été mise en échec, suivie de l'arrestation des acteurs dès le 1ᵉʳ août 2025”.
Le communiqué fait également état de l’arrestation d’un ressortissant français soupçonné de travailler "pour le compte des services de renseignement français". .
“Parmi les personnes interpellées figure un ressortissant français répondant au nom de Vizilier Yann, agissant pour le compte du service de renseignement français, qui a mobilisé des responsables politiques, des acteurs de la société civile et des militaires, dont les généraux de brigade Abbas Dembélé et Nema Sagara”, poursuit le communiqué.
Aucune réaction officielle des autorités françaises n’a été communiquée à ce stade. Par ailleurs, au moins 55 militaires auraient été arrêtés, selon les sources sécuritaires.
"Les enquêtes judiciaires se poursuivent pour identifier d'éventuels complices", indique le gouvernement.

Hauts gradés arrêtés
Les personnes interpellées annoncées par le gouvernement sont : le général de brigade Abass Dembélé, le général de brigade Nema Sagara, le lieutenant-colonel Baba Dambélé, le lieutenant-colonel Saibou Keïta, le lieutenant-colonel Mamadou dit Tiékoro Diara, le lieutenant-colonel Sungalo Diop, le capitaine Mohamed Ouattara, le caporal Amadou Bouba Coulibaly, le sergent-chef Boukari Karakodjo, Yakouba Kodjo. Parmi elles, un étranger de nationalité française répondant au nom de Yann Christian Bernard Vizilier. Il a participé activement à l'opération déjouée avec succès par les services spécialisés, indique le gouvernement.
Le général Abass Dembélé, ancien gouverneur de la région de Mopti (centre) avait récemment été démis de cette fonction. Les arrestations ont été menées principalement au sein de la garde nationale, un corps de l'armée malienne.
Il y a deux jours, l'ancien Premier ministre civil du Mali, Choguel Kokalla Maïga, et plusieurs de ses anciens collaborateurs, ont été placés en garde à vue par le pôle économique et financier dans "le cadre des enquêtes sur leur gestion à la Primature".
Il avait été nommé Premier ministre en 2021, avant d'être limogé fin 2024. Mais aucun lien n'a été fait entre son arrestation et celles des militaires accusés de vouloir renverser le pouvoir.
Le gouvernement de transition, dirigé par le président Assimi Goïta, s'est détourné des partenaires occidentaux, notamment l'ancien colonisateur français, pour se tourner politiquement et militairement vers d’autres partenaires internationaux.
Pour rappel, en mai 2022, le gouvernement du Mali avait annoncé avoir déjoué une tentative de coup d'État, dans la nuit du 11 au 12 mai 2022, et avoir totalement pris le contrôle de la situation.