Ce document, présenté comme un guide opérationnel à destination des services de police pour la gestion des violences urbaines et des “émeutes insurrectionnelles”, contient une disposition que le syndicat juge inacceptable.
Le texte précise en effet que “la prise en compte du statut des journalistes telle que consacrée par le schéma national du maintien de l’ordre, ne trouve pas à s’appliquer dans un contexte de violences urbaines”. Pour le SNJ, cette incise constitue “une insulte, une provocation envers toute la profession”, et une atteinte directe au droit d’informer.
Le syndicat rappelle qu’en 2021, il avait, aux côtés d’autres organisations (Solidaires, CGT, Ligue des droits de l’Homme), saisi le Conseil d’État contre le schéma national du maintien de l’ordre (SNMO). La haute juridiction avait alors donné raison aux requérants, reconnaissant que le texte portait atteinte à la liberté de la presse.
“Quatre ans après cette première lutte victorieuse contre un texte liberticide, le ministère de l’Intérieur persiste à vouloir invisibiliser d’éventuelles dérives policières lors de la couverture des violences urbaines”, dénonce aujourd’hui le SNJ.
Le syndicat annonce avoir mandaté le cabinet Spinosi pour déposer une requête en urgence devant le Conseil d’État, avant de présenter un dossier au fond d’ici la fin septembre. Il appelle également toutes les organisations attachées aux libertés fondamentales à se joindre à ce recours.
Cette mobilisation intervient alors que des appels à manifester ont été lancés pour les 10 et 18 septembre dans toute la France.