AFRIQUE
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Au moins 40 morts dans la pire épidémie de choléra au Soudan, en plein conflit au Darfour
Médecins Sans Frontières (MSF) signale une grave épidémie de choléra, aggravée par les déplacements liés à la guerre et l'accès limité à l'eau potable dans la région soudanaise du Darfour.
Au moins 40 morts dans la pire épidémie de choléra au Soudan, en plein conflit au Darfour
Des patients atteints de choléra reçoivent un traitement dans une tente d'isolement dans un camp de personnes déplacées / AFP
il y a un jour

Au moins 40 personnes sont mortes dans la région soudanaise du Darfour, lors de la pire épidémie de choléra que le pays ait connue depuis des années, a annoncé, ce jeudi, Médecins Sans Frontières (MSF).

L'organisation caritative médicale a affirmé que la vaste région occidentale, théâtre de combats majeurs depuis plus de deux ans entre l'armée régulière et les Forces paramilitaires de soutien rapide, avait été la plus durement touchée par l'épidémie qui dure depuis un an.

"En plus d'une guerre totale, la population soudanaise est actuellement confrontée à la pire épidémie de choléra que le pays ait connue depuis des années", a indiqué MSF dans un communiqué.

Rien que dans la région du Darfour, les équipes MSF ont soigné plus de 2 300 patients et enregistré 40 décès la semaine dernière.

L'ONG a indiqué que 2 470 décès liés au choléra avaient été signalés au cours de l'année précédant le 11 août, sur 99 700 cas suspects.

Le choléra est une infection intestinale aiguë qui se propage par les aliments et l'eau contaminés par des bactéries, souvent issues des matières fécales.

Il provoque de graves diarrhées, des vomissements et des crampes musculaires.

Le choléra peut être mortel en quelques heures s'il n'est pas traité, mais il peut être traité par une simple réhydratation orale et des antibiotiques pour les cas plus graves.

Depuis 2021, on observe une augmentation mondiale des cas de choléra, qui se sont également propagés géographiquement.

MSF a indiqué que les déplacements massifs de civils provoqués par la guerre au Soudan ont aggravé l'épidémie en privant la population d'accès à l'eau potable pour les mesures d'hygiène essentielles, comme la vaisselle et la nourriture.

"La situation est particulièrement grave à Tawila, dans l'État du Darfour-Nord, où 380 000 personnes ont fui les combats en cours autour de la ville d'El-Fasher, selon les Nations Unies", a déploré MSF.

"À Tawila, les habitants survivent avec seulement trois litres d'eau par jour en moyenne, soit moins de la moitié du seuil d'urgence de 7,5 litres par personne et par jour pour boire, cuisiner et se laver".

En RelationTRT Global - Soudan : Le choléra tue 80 personnes au Darfour

Eau contaminée

Depuis la reprise de la capitale Khartoum par les forces loyales à l'armée régulière en mars, les combats se sont à nouveau concentrés au Darfour, où les paramilitaires tentent de prendre El-Fasher.

Cette poche assiégée est la dernière grande ville de l'ouest encore sous contrôle de l'armée, et les agences des Nations Unies ont fait état de conditions de vie effroyables pour les civils encore piégés à l'intérieur.

"Dans les camps de déplacés et de réfugiés, les familles n'ont souvent d'autre choix que de boire de l'eau contaminée et beaucoup contractent le choléra", explique Sylvain Penicaud, coordinateur de projet MSF à Tawila.

"Il y a deux semaines à peine, un corps a été retrouvé dans un puits à l'intérieur d'un camp. Il a été retiré, mais deux jours plus tard, les habitants ont été contraints de boire à nouveau cette même eau".

MSF a indiqué que les fortes pluies aggravaient la crise en contaminant l'eau et en endommageant les réseaux d'égouts, tandis que l'exode des civils en quête de refuge propageait la maladie.

"Alors que les populations se déplacent pour fuir les combats, le choléra se propage davantage, au Soudan et au Tchad et au Soudan du Sud voisins", a alerté l’association médicale humanitaire internationale.

Tuna Turkmen, chef de mission de MSF au Soudan, a déclaré que la situation était "plus qu'urgente".

"L'épidémie se propage désormais bien au-delà des camps de déplacés, dans de multiples localités des États du Darfour et au-delà", a-t-il ajouté.

"Les survivants de la guerre ne doivent pas mourir d'une maladie évitable", a-t-il insisté.

SOURCE:TRT français et agences
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